Mon Droit Ma Santé : Si Jeunesse Savait sensibilise "les adolescents et jeunes" de Masina aux droits sexuels et reproductifs à la lumière du Protocole de Maputo
- Bobo Bolia Trésor null
- 16 mai
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 mai
✍🏼 Par Bobo Bolia Trésor
Ce jeudi 15 mai 2025, la commune de Masina a été le théâtre d’un éveil collectif. À l’initiative de l’organisation non gouvernementale Si Jeunesse Savait, une structure de mise en oeuvre du projet Mon Droit ma Santé, financé par le Monde selon les Femmes asbl, des centaines d’adolescents et de jeunes ont pris part à une activité de sensibilisation pas comme les autres. Dans le cadre du projet "Mon Droit Ma Santé", la parole s’est libérée, les regards se sont ouverts, et les silences pesants ont laissé place à un dialogue franc sur un sujet encore tabou : l’avortement sécurisé.

L’événement, marqué par une mise en scène théâtrale bouleversante, a plongé les jeunes dans des réalités souvent tues : les grossesses précoces, les violences sexuelles, les drames des avortements clandestins qui, chaque jour, arrachent des vies. Mais cette fois, au cœur du récit, il y avait aussi l’espoir, celui qu’apporte la connaissance des droits, à commencer par le Protocole de Maputo.
Le Protocole de Maputo : un texte vital, trop souvent ignoré
Adopté par l’Union Africaine en 2003, le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes, communément appelé Protocole de Maputo, est un outil juridique de protection et d’émancipation des femmes africaines. Pourtant, peu en connaissent l’existence, surtout parmi les jeunes.

L’article 14, alinéa 2.C, autorise l’avortement médicalisé dans des conditions précises : en cas de viol, d’inceste, ou lorsque la grossesse met en danger la santé physique ou mentale de la mère ou du fœtus. Ce n’est pas une invitation à banaliser l’avortement, mais une reconnaissance légale du droit à la dignité, à la vie et à la santé des femmes et des filles.
Si Jeunesse Savait : porter la lumière là où règne encore l’ombre

Dans une société encore largement dominée par la peur, les tabous et la désinformation, Si Jeunesse Savait joue un rôle essentiel. Depuis des années, cette organisation portée par des jeunes et pour les jeunes, œuvre pour que chaque adolescent·e comprenne que le savoir est une arme, et que le droit à la santé sexuelle et reproductive n’est pas un luxe, mais un droit fondamental.
À travers des actions concrètes, des campagnes de proximité, des productions artistiques et des dialogues communautaires, elle démocratise les textes de loi, les rend accessibles, compréhensibles, vivants. À Masina, ce 15 mai, cette pédagogie innovante a trouvé un écho fort. Les jeunes ont appris, réagi, questionné, débattu. Ils sont sortis de l’activité avec plus qu’une brochure : avec une conscience éveillée, une génération éclairée pour un avenir plus juste

« Le plus grand danger, ce n’est pas l’ignorance des jeunes, c’est le silence des adultes », a déclaré une intervenante. En brisant ce silence, Si Jeunesse Savait ne sauve pas seulement des vies, elle reconstruit un avenir. Celui où les filles ne mourront plus dans l’ombre d’un avortement clandestin. Celui où chaque jeune saura que son corps lui appartient, que sa voix compte, que ses choix sont protégés par des textes comme le Protocole de Maputo», a indiqué Madame Ketsia, responsable du projet.

Dans cette lutte pour la justice reproductive, les jeunes ne sont pas des spectateurs, ils sont les porteurs du changement. Et tant que des organisations comme Si Jeunesse Savait continueront à croire en eux, à les former, à les accompagner, alors le combat ne sera pas vain.



Commentaires