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Photo du rédacteurBobo Bolia Trésor null

Page noire : Zoom sur la disparition de Né Muanda Nsemi


✍🏽 Par la rédaction



Ne Muanda Nsemi, 77 ans, député honoraire et chef spirituel du mouvement « Bundu dia Kongo », est décédé ce mercredi à Kinshasa au Centre médical Nganda, où il était en réanimation depuis quelques jours.

Muanda Nsemi, qui signifie « l’esprit créateur » en kikongo et de son vrai nom Zacharie Badiengila, est une personnalité politique et auteur de la République démocratique du Congo, connu pour être le chef de file du mouvement politico-religieux Bundu dia Kongo.


Originaire de la province du Kongo Central et résidant à Kinshasa, il est chimiste de formation. Il se considère au début comme héritier spirituel de Simon Kimbangu, prédicateur et prophète du mouvement religieux kimbanguiste. Il se définit par la suite comme héritier politique de Joseph Kasa-Vubu, autonomiste et partisan de la résurrection Kongo du XVe siècle. Ses deux mentors sont issus comme lui de l’ex-Bas-Congo.


Carrière politique


Il crée son mouvement politique en 1969 mais officiellement en 1986 car étant une simple organisation culturelle à ses débuts. Il écrit plusieurs ouvrages notamment en kikongo dont l’un Mvutu kua PSV qui veut dire « réponse à la PSV » car accusé de traduire sans autorisation expresse les textes des enseignements de la PSV afin de les enseigner à ses adeptes. Ce n’est que dans les années 2000 lors des législatives de 2006 qu’il fait parler de lui en traitant Joseph Kabila de Rwandais qui veut accaparer la RDC, son mouvement s’agrandit ensuite pour faire face aux enjeux politiques, déclenchant ainsi les émeutes du Bas-Congo de février 2007.


Un autre affrontement se déclenche durant plusieurs jours devant sa résidence à Kinshasa qui se termine par son arrestation le 3 mars 2017 et son incarcération à la prison de Makala à Kinshasa, il s’évade ensuite grâce au soutien de ses miliciens qui vont ouvrir un feu au centre pénitencier de Makala.



Il disparaît ensuite pendant un long moment, se passant quelquefois pour mort, réapparaît en 2019 pendant le règne de Félix Tshisekedi espérant obtenir une amnistie par le canal de Joseph Olenghankoy, il s’attaque encore au nouveau président élu, l’accusant d’épouser une Rwandaise. Il va rouvrir une autre attaque cette fois-ci en mars 2020 mais également dans différentes villes de la province du Kongo central, et finit par être arrêté au mois d’avril et admis au centre neuro-psychopathologique de Kinshasa, certains députés vont plaider en sa faveur et sera enfin libéré après des longues négociations, reconnaissant Félix Tshisekedi, s’excusant auprès de la première dame, Denise Nyakeru Tshisekedi.

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